Enfin !
Les Odyssées de Fally Dogswell
La suite tant attendue de l'autobiographie « Eating Fire », de Kelly Cogswell qui s'exprime ici pour la première fois en français.
C’est l’été. Une écrivaine américaine flâne dans Paris. La ville semble étrange et hostile après plusieurs années passées chez elle à New York. Même son journal la trahit quand le français fait irruption, remplaçant son anglais natal.
Luttant pour s’exprimer, des souvenirs remontent à la surface. Ses premières amours. Le nid familial dans le lointain Kentucky où les églises poussent aussi férocement que des mûriers. Son bannissement par sa mère quand elle prononce le mot lesbienne. Puis sa vie à New York où elle rencontre une femme elle-même emportée de Cuba par une violente vague d’homophobie.
Peu à peu ce récit de tous ses exils devient non seulement une méditation sur la mémoire, la langue, l'étrangitude elle-même, mais aussi sur la séduction de la haine et la violence quand on est — ou on se sent — étranger, y compris dans son propre pays.
Dans Les Odyssées de Fally Dogswell, Cogswell dépasse les limites de son métier de journaliste pour revenir à ses racines de poète et d'artiste. L'œuvre est illustrée par des croquis tirés de ses carnets. Parfois moqueurs, parfois éclairants, ils nous rappellent la puissance du geste unique présent dans ses précédents travaux en performance et vidéo, sans oublier les actions des Lesbian Avengers.
Primée à plusieurs reprises par la New York Press Association, Kelly Cogswell est journaliste, chroniqueuse et artiste extrêmement underground. Connue pour son autobiographie Eating Fire: My Life as a Lesbian Avenger (2014), elle est installée définitivement à Paris après une décennie des allers-retours.